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Colibri et Tintamarre
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11 novembre 2007

a tribute to les inrocks

pet_soundsC'était quoi les inrocks?
C'était une superbe revue dont je gardais tous les numéros, jusqu'à ce que je trouve que ce n'était vraiment pas rock'n' roll ce genre d'archives : un jour j' ai tout mis au feu. C'était aussi une correspondance avec une émission de radio sur France-Inter que je venais de découvrir, après des années passées sous le son d'Europe 1.
Vingt ans plus tard, enfin, grâce à france 4, ce soir, j'ai vu la trogne de JD Beauvallet. Avant ça, j'avais eu l'occasion d'apercevoir celle d'Arnaud Viviant et forcément, ni l'un ni l'autre  ne correspondraient jamais à leur tête de radio. (la tête de radio c'est ce visage idéal que chacun se fabrique lorsqu'il écoute une voix agréable sans avoir l'image en face). Bernard Lenoir avait ainsi tout un pool de correspondants prodigieusement agaçants et snobs ("n'ayons l'air de rien" soyons juste blasés)avec lesquels ils conversait de façon badine pour le plus grand plaisir de ses auditeurs (dont moi). Pourquoi agaçants : principalement parce qu'ils se trouvaient juste là où j'aurais voulu être. Pourquoi snobs : parce que ça faisait partie du jeu (il fallait se démarquer de plein d'autres revues à l'époque, et... il y aurait au moins un mémoire à écrire sur le snobisme rock..)Bref, il y en avait une en particulier à Londres qui m'agaçait prodigieusement : Lydie Barbarian???pardon si j'écorche son nom. Exaspérante pour juste être là où il fallait être (musicalement parlant s'entend...enfin presque toujours).

Il faut reconnaître que l'agacement procuré par l'émission radio comme par la revue était toujours récompensé par de superbes découvertes, de celles qui comptent dans une vie. C'est ainsi que, un soir, j'ai eu la chance grâce aux Inrocks (indirectement) de voir Morphine en concert dans une petite salle londonienne. Une autre fois encore, j'ai partagé un verre de vin avec Jeff Buckley lors d'un concert exceptionnel dans une petite salle française. Sans les inrocks, pas de Fiona Apple, une Cat Power bien tardive, et tant d'autres oubliés comme Nick Drake...Palace brothers etc...etc...Au même titre que Philippe L., Yasmine M. et quelques autres, ils auront joué un rôle important pour moi en ouvrant la porte à des merveilles inaccessibles par les canaux ordinaires.
Bien sûr, il  ne fallait pas compter sur eux pour les Têtes Raides, la Tordue ou même Louise Attaque à leurs débuts. C'était pas leur créneau. Il fallait aussi supporter leur mépris pour un certain nombre de trucs. Et bien sûr ils n'étaient pas partout. Mais c'était bien aussi qu'il nous reste des terres vierges à découvrir tout seuls. Comme un Dominique A alors inconnu,  première partie incroyable d'un groupe pop français dont ce fut une des dernières vagues. Une panne d'électricité, un public décidé à être hostile, du minimalisme par nécessité, 2 3 accords de guitare énervés : vous voulez du son je vais vous en donner et au total une présence impressionnante. La chanson qui m'a marquée ce soir là : le courage des oiseaux : sûrement pas jolie, peut-être trop belle, sûrement trop brute, mais déjà évidente. J'ai acheté l'album et j'ai été un peu déçue. Aujourd'hui j'entends à la radio la version de cette chanson retravaillée et j'ai l'impression qu"elle a grandi avec moi. C'était là déjà, mais en germe. Moi,  j'ai peut-être vieilli, la chanson, elle, a mûri. Elle est encore plus belle qu'avant.


mauvaise photo d'un objet indispensable de l'époque : la docile cassette vierge réenregistrable à volonté. Celle-ci ne le fut pas, bien entendu.

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