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Colibri et Tintamarre
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14 janvier 2008

Rehab

bois_ile_d_arz6

Je sais Laurence, ça paraît incroyable comme ça. Je sais que vous pensez que vous n'y arriverez jamais. Mais c'est pareil pour tous les toxicomanes, tous, vous m'entendez. L'addiction, c'est la même chose pour tout le monde. Et puis, un jour, on n'en peut plus. Stop! On veut arrêter de tourner en rond, de croire à ces trucs qu'on répète machinalement comme des formules magiques, juste pour se rassurer. C'est là que la vraie vie commence vraiment, débarrassée de toutes ces casseroles inutiles. C'est là que soudain s'ouvrent de nouveaux horizons, jusqu'alors cachés derrière le rideau de notre conscience. Comment être sûr qu'on est vraiment prêt?

C'est très simple : notre inconscient est au courant avant nous. Normal, c'est son boulot d'inconscient. Et donc de temps en temps, il nous envoie un petit signal. C'est comme ça qu'on se retrouve un matin sur France-Inter à dire plein de choses gentilles sur Joseph Stiglitz devant un Nicolas Demorand interloqué par ces paroles aussi involontaires qu'inattendues. Ce n'est qu'un début bien sûr et le chemin est encore long et tortueux jusqu'à la guérison. Mais celle-ci est inéluctable à terme, en dépit des rechutes inévitables (lesquelles doivent être considérées comme de simples accidents de parcours et non comme des échecs susceptibles d'invalider le succès final de l'entreprise).
Pardon, ne pleurez pas, je n'aurais pas du employer ce mot. Ou plutôt si pleurez, c'est aussi ça, être humain. Laissez-vous aller, il faut que ça sorte. Allez, y'a du boulot, mais on y arrivera, j'en suis persuadée.

Pour vous aider un peu pendant cette période difficile, je vous prescris un petit Patrick Viveret "Pourquoi ça ne va pas plus mal".

En général, il est bien toléré. Tenez, prenez-en un tout de suite, ça vous fera du bien:

"C'est donc à une véritable entreprise de désintoxication qu'il faut nous atteler, et, comme toute entreprise de ce genre, elle n'est possible que si un mieux-vivre est possible. C'est pourquoi l'art de vivre, la capacité à surmonter la peur et le développement de logiques de coopération constituent les axes majeurs d'un projet politique pour le siècle, un projet qui prendra la forme d'une vision et d'une stratégie positives de la mondialité."

Si toutefois ça ne suffisait pas, je vous prescrirais un peu de Bernard Maris, n'hésitez pas à rappeler. Mais non, ne vous affolez pas, c'est bien moins douloureux qu'on ne le pense en général.

Tenez, ça vous fait quelque chose quand je fais ça?  "Tout dépend du contenu de la croissance. Non seulement les adversaires de la croissance ne sont pas les ennemis du développement, mais ils sont sans doute les meilleurs défenseurs de la civilisation, l'autre nom du développement. La croissance économique, en revanche, relève de l'illimité, de l'avancée sans fin, de l'impossible. Elle est un rêve infantile : l'enfant cesse d'en être un lorsqu'il apprend à renoncer au giron maternel et qu'il entre dans le monde fini du possible. Le capitalisme est bien une régression infantile".


Vous voyez, ça passe comme une lettre à la poste.

Non, non, vous ne me devez rien, vous pouvez y aller.

Mais attention, hein, pas de grosse bêtise, promis? Pas de mélange avec du Jean-Marc Sylvestre surtout, ça risquerait de potentialiser les effets...Allez, tout va bien se passer. A la prochaine fois.


ordonnance : Maris Bernard,  Antimanuel d'économie 2. les cigales + Vue de l'ile d'Arz un jour d'été (à contempler aussi souvent que nécessaire)


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Commentaires
C
il y a un n en trop
C
Bonsoir Perrette,<br /> depuis le temps que j'attendais ta visite! Je sens comme un vent contestataire souffler dans tes propos : ne sois tout de même pas trop dure avec Laurence. Le remède de cheval pourrait lui être fatal! C'est fou quand même ce qu'on écrivait dans les années 70!<br /> Pauvres chômeurs et autres gagne-petits qui n'ont rien compris à tout ça et n'en n'ont par conséquent pas retiré la substantifique moelle : notre président, lui, a tiré les leçons de mai 68 : jouir sans entrave. Mais pas pour tout le monde, hein, sinon c'est le bordel. Rien que pour lui. Il faut savoir raison garder quand on est chef d'état.
P
Pour l'instant, l'addiction provoque l'euphorie. Les effets secondaires n'ont pas fait leur apparition, peut-être seront-ils provoqués par les dexintoxiqués ou pas encore intoxiqués. Je conseille à Laurence un traitement de cheval, les oeuvres d'Ivan Illich ("Le chomâge créateur", "Le travail fantôme"), pas récentes mais incroyablement d'actualité.
C
Eh oui, les fâcheux disent qu'elles auraient été séparées par une sombre histoire de tectonique des plaques. Moi je sais que c'est à cause d'un amour immense (un peu comme celui qu'il y entre Philippe et vous, à tout hasard). La comparaison s'arrête là, fort heureusement, et j'espère pour vous que les parents de PC tiennent plus d'un Jean-Claude et d'une Monique que de ceux du jeune homme de l'histoire. La jeune fille n'ayant pas l'heur de leur plaire, ils firent enfermer leur fils chez les moines (l'HP de Saint-Avé n'existait pas encore en ce temps-là) pour le séparer de son amoureuse. Ceci s'avérant insuffisant (la demoiselle était fort opiniâtre, voire têtue comme une bretonne) ils demandèrent alors à l'abbé du monastère de faire quelquechose bon sang, et alors celui-ci par la force de ses prières réussit à submerger à tout jamais l'étroite bande de terre reliant les 2 îles, noyant au passage la pauvresse. Ah, ça rigolait pas par chez nous, en ce temps là!
V
Je n'ai pas entendu Laurence l'autre matin, mais ce billet me donnerait presque envie de l'écouter. Mais je résiste : c'est aussi ça, la désaccoutumance... <br /> En revanche, quel bonheur que cette vue de l'île d'Arz : savez-vous que je suis une inconditionnelle de sa jumelle, celle aux Moines ? Dans un temps très ancien, elles ne formaient qu'une seule île : peut-être le temps finira-t-il par les réunir, comme il réunira ceux qui s'aiment :)<br /> Que l'année 2008 vous soit belle,<br /> A bientôt,<br /> <br /> Valentine
Colibri et Tintamarre
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